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Si je vous demandais de citer deux énergies renouvelables utilisant la biomasse, il y a fort à parier que vos choix se porteraient sur le 
bois-bûche et le pellet. 
Effectivement, tous deux constituent un 
excellent moyen de chauffage et de production d’eau chaude. Le 
bois-énergie est la principale alternative aux énergies fossiles 
polluantes.
Mais du pellet ou de la bûche, sauriez-vous dire lequel des deux est le meilleur biocombustible ?
 La notion de « meilleur » est subjective, propre à chacun. C’est 
pourquoi dans cet article nous ne vous présentons que des faits, par 
nature incontestables. Sous le crible de cette analyse, nous évaluerons 
pour vous les spécificités liées au combustible, mais également celles 
liées à l’équipement de chauffage au bois et à la pollution générée.
La notation n’a en revanche pas pour vocation d’être exhaustive. Elle facilite simplement la comparaison.
La notation n’a en revanche pas pour vocation d’être exhaustive. Elle facilite simplement la comparaison.
Avant-propos
Un préalable est nécessaire. Une règle universelle est à retenir :
 « Rien ne sert d’acheter la Rolls-Royce du chauffage au bois si votre 
maison est une passoire thermique ». Et d’ailleurs, avez-vous réellement
 besoin d’une voiture aussi puissante ? De même, ce n’est pas parce 
qu’une énergie est moins chère qu’il faut la consommer 
déraisonnablement. Avant d’entamer tout projet de rénovation ou de 
construction, une réflexion globale doit être menée.
Le conseil régional de Franche-Comté et l’ADEME ont réalisé en 2010 un document qui présente les principes de base,
 toujours actuels, à connaître pour atteindre la sobriété énergétique. 
Ce guide résume à merveille la logique à acquérir pour tout projet de 
construction ou de rénovation. Il s’intitule les « 7 clés d’un bâtiment 
économe en énergie ». Je vous en recommande la lecture complète en 
cliquant ici (ou sur l’image).
Les 7 clés d’un bâtiment économe en énergie

(Source : https://www.effinergie.org)
- Un bâtiment compact et ouvert au soleil.
 - Une isolation renforcée des parois.
 - Une réduction des ponts thermiques.
 - Le choix de fenêtres performantes.
 - Éliminer les fuites d’air.
 - Une ventilation performante.
 - Un chauffage à haut rendement.
 
Comme vous pouvez le constater, le chauffage n’est plus au centre des interrogations.
 Bien au contraire, il se réfléchit désormais en tout dernier point. En 
effet, l’idée n’est plus d’acheter le meilleur équipement de chauffage, 
mais plutôt de se rendre le plus économe possible en énergie. Ainsi, 
vous limitez votre dépendance énergétique, peu importe la solution 
finale de chauffage retenue.
Production, approvisionnement et stockage : bûche vs pellet
Nous 
l’avons vu précédemment, avant d’investir dans un équipement performant 
de chauffage au bois, souvent coûteux, il convient de bien étudier votre projet.
 Si vous choisissez le bois, le faible prix de revient du combustible ne
 doit pas être votre unique motivation. Il est intéressant de 
s’interroger sur le processus de fabrication, d’approvisionnement et de 
stockage, de l’un et de l’autre de ces combustibles.
Comment sont fabriquées les bûches ?
Transformer un arbre en bûches est une 
opération simple à réaliser, à la portée d’un bon bricoleur qui dispose 
d’un minimum d’outillage.
Pour débiter un arbre en bûches, il faut :
- une tronçonneuse, une scie à bois à lame crantée ou une hachette ;
 - une masse ou un merlin ;
 - un coupe-branche échenilloir, une serpe ou une fendeuse de bûches.
 
Les étapes de fabrication :

(Source : PIXABAY-5617024)
- L’arbre est abattu à l’aide d’une tronçonneuse.
 - Le tronc est mis à nu, délesté de ses plus grosses branches.
 - Le rondin ainsi obtenu est débité en morceau de 30 à 50 cm, selon la dimension recherchée et la capacité de chargement de votre appareil de chauffage.
 - Le bois est éclaté en frappant en son centre un coin en métal à l’aide d’un merlin jusqu’au fendage.
 - La partie coupante (arrière) du merlin sert à trancher les zones noueuses plus compliquées à découper.
 - Les bûches ainsi obtenues sont à ranger dans un endroit au sec.
 
Comment s’approvisionner en bois-bûche
Selon l’inventaire forestier national, la France métropolitaine compte plus de 17 millions d’hectares de forêts.
 Cette ressource abondante est donc facilement accessible localement. 
Pour que votre achat reste écoresponsable, il est nécessaire de vous 
fournir auprès du producteur situé le plus proche de chez vous. Le 
transport par camion augmente considérablement l’empreinte carbone.
Certaines communes proposent de l’affouage, c’est-à-dire qu’elles mettent à disposition du bois provenant de leurs forêts communales. Le tarif défie toute concurrence, mais demande en contrepartie un peu de découpe et de manutention.
Certaines communes proposent de l’affouage, c’est-à-dire qu’elles mettent à disposition du bois provenant de leurs forêts communales. Le tarif défie toute concurrence, mais demande en contrepartie un peu de découpe et de manutention.
Le stockage du bois-bûche
La bûche de bois doit être stockée dans un endroit sec,
 à l’abri de la pluie et de l’humidité. Un temps de séchage de 2 ans 
minimum doit être respecté pour être utilisé comme bois de chauffage. Si
 le bois est trop humide, le rendement sera mauvais lors de sa 
combustion. De plus, il y a un risque important de création de bistre et de goudron
 qui sont inflammables. Selon les déperditions de votre maison, la place
 nécessaire pour le stockage peut être conséquente. Notez qu’un stère de
 bois-bûche correspond à environ 1 m³, si vos bûches sont coupées en 
bout d’un mètre. L’encombrement varie selon la taille de la bûche. Par 
exemple, pour des bûches de 33 cm, l’occupation au sol n’est plus que de
 0,7 m³.
La note de rédaction pour le bois-bûche
5 sur 5 pour son mode de production générant peu d’énergie grise.
3 sur 5 pour l’approvisionnement qui est facile, mais variable selon les régions et demande une manutention importante.
2 sur 5 pour le stockage à cause de l’espace nécessaire requis.
La note moyenne obtenue pour le bois-bûches en matière de production, d’approvisionnement et de stockage est de 3,3 sur 5.
Comment sont fabriqués les pellets ?
Les pellets proviennent des déchets des scieries
 et des industries de transformation du bois. Les sciures récupérées 
sont compactées et calibrées pour servir comme combustible de chauffage.
 Même s’il est possible de fabriquer soi-même ses pellets, le coût 
d’investissement du matériel nécessaire et la maîtrise du processus de 
fabrication laissent à penser qu’il est préférable d’acheter directement
 le produit fini.
Les étapes de fabrication :

(Source : PIXABAY-forestormw)
- Récupération de la matière première (dans les scieries, menuiseries, industries, etc.).
 - Broyage des résidus pour obtenir une sciure fine.
 - Séchage des sciures dans un sécheur à tambour. L’humidité doit être inférieure à 10 %.
 - Pressage des copeaux de bois à chaud (entre 60 et 100 °C) dans une presse. Sous l’effet de la pression et grâce à la lignine, liant résineux naturellement présent dans le bois, la sciure se densifie naturellement. C’est à ce stade que le pellet prend sa forme compacte cylindrique.
 - Refroidissement et tamisage pour extraire les poussières.
 - Conditionnement en sacs de 15 kg ou en vrac dans des silos.
 
Comment s’approvisionner en pellets ?
Si vous 
avez la chance d’habiter tout proche d’un fabricant de pellets, vous 
pourrez vous approvisionner localement. Vous serez livré par camion 
souffleur ou sur palette (pour les granulés en sacs). Ces derniers sont 
également disponibles en grande surface et en magasin de bricolage. 
L’inconvénient majeur de ce point de distribution est que ces sacs ont 
parfois voyagé à travers toute la France avant de vous parvenir. 
Parfois, ils proviennent même de pays étrangers. L’intérêt écologique 
est alors tout à fait discutable. C’est pourquoi nous vous conseillons 
de vous renseigner sur la provenance de la marchandise.
 Le fait d’acheter local ne signifie pas toujours que vous allez payer 
moins cher, c’est même souvent le contraire ! En revanche, vous 
conservez la pertinence écologique du produit.
En choisissant des produits labellisés DIN +, EN + ou NF biocombustibles, vous vous garantissez une qualité toujours homogène.
Le stockage du pellet
Les 
pellets peuvent être stockés dans un silo textile, maçonné ou enterré, 
si vous disposez d’une chaudière à chargement automatique. Le réservoir à
 granulés en vrac est encombrant, comptez en moyenne de 4 à 5 m² de surface au sol.
Si votre
 appareil de chauffage est à chargement manuel ou si possédez un poêle 
ou un insert, le chargement se fait par sacs. Il conviendra de les 
stocker à l’intérieur dans un endroit sec, sans humidité excessive. Sur 
palette, l’encombrement au sol est moins important, comptez de 1 à 1,5 m² de surface au sol.
 Selon votre autonomie de chauffage, vous pouvez également vous fournir 
au fur et à mesure de vos besoins sans nécessairement acheter à la 
tonne.
La note de la rédaction pour le pellet
3 sur 5 pour la fabrication des pellets qui nécessite un processus industriel, mais sans adjonction de produits pétrochimiques.
3 sur 5 pour l’approvisionnement qui est facile, mais pas toujours local.
3 sur 5 pour le stockage qui est variable selon le système de chauffage, mais conséquent pour une chaudière automatique.
La note globale pour la production, l’approvisionnement et le stockage est de 3 sur 5.
3 sur 5 pour l’approvisionnement qui est facile, mais pas toujours local.
3 sur 5 pour le stockage qui est variable selon le système de chauffage, mais conséquent pour une chaudière automatique.
La note globale pour la production, l’approvisionnement et le stockage est de 3 sur 5.
Facilité d’installation, performance énergétique et coût de l’équipement de chauffage : bûche vs pellet

(Source : PIXABAY-geralt)
Maintenant
 que nous connaissons les spécificités liées au combustible lui-même, 
intéressons-nous à l’équipement de chauffage. Est-il facile à poser ? 
Est-il efficace ? Est-il coûteux ?
La pose d’un appareil de chauffage à bois-bûches
La pose d’un chauffage à bois-bûches est simple à réaliser.
 L’encombrement d’un poêle ou d’un insert est minimal. S’il s’agit d’une
 chaudière, celle-ci prend souvent assez peu de place, mais ce sont 
surtout ses équipements qui vont demander beaucoup d’espace. En effet, 
avec ce type d’installation, il est vivement recommandé de faire poser 
un ballon tampon. Une production d’eau chaude pour la saison de chauffe est également souhaitable et pertinente.
Le rendement d’un appareil de chauffage à bois-bûches
Les dernières générations d’inserts, de poêles ou de chaudières offrent toutes un bon rendement, généralement compris entre 70 et 90 %. Les appareils les plus performants sont ceux qui ont été étudiés pour fonctionner
 avec une combustion la plus complète possible (type à double 
combustion). Le rendement est directement impacté par la qualité du 
combustible et par les performances réelles de votre équipement de 
chauffage. Le label « Flamme Verte » offre une garantie satisfaisante de performance.
Le coût du combustible et de l’appareil du chauffage à bois-bûches
La bûche est l’un des combustibles les moins chers (toutes énergies confondues) avec environ 4,5 c € du kWh (source : L’argus de l’énergie de l’association Ajena).
Le prix d’un équipement de chauffage au bois est variable. Le coût d’un appareil indépendant de chauffage se situe entre 500 et 7 000 € HT (hors pose), mais il faudra compter un budget de 4 000 à 20 000 € HT pour une chaudière (hors pose).
Le prix d’un équipement de chauffage au bois est variable. Le coût d’un appareil indépendant de chauffage se situe entre 500 et 7 000 € HT (hors pose), mais il faudra compter un budget de 4 000 à 20 000 € HT pour une chaudière (hors pose).
La note de la rédaction pour le bois-bûche
- 3 sur 5 pour la pose facile à réaliser, mais parfois encombrante des équipements.
 - 3 sur 5 pour le rendement qui est bon, mais sans égaler celui des appareils de chauffage à pellets.
 - 5 sur 5 pour le prix compétitif du combustible.
 - 3 sur 4 pour le prix de l’équipement.
Note moyenne : 3,5 
La pose d’un appareil de chauffage à pellets
Tout comme le bois-bûche, l’appareil de chauffage à granulés de type poêle ou insert est simple et rapide
 à réaliser. La chaudière à pellets à chargement manuel demande un 
encombrement assez faible de l’ordre de 1 à 1,5 m². En revanche, la pose
 d’une chaudière à chargement automatique est plus complexe. Elle est 
équipée d’un silo qui ne se trouve pas nécessairement à proximité de la 
chaudière, mais qui nécessite une place importante, de l’ordre de 4 à 
5 m² de surface au sol.
Le rendement d’un appareil de chauffage à pellets
Les 
appareils de chauffage à pellets offrent tous des rendements très élevés
 généralement compris entre 80 et 95 %. En version chaudière, certains 
modèles à condensation approchent les 110 % de rendement sur PCI 
(Pouvoir Calorifique Inférieur).
Le coût du combustible et de l’appareil de chauffage à pellets
Le coût du combustible est plus élevé que celui du bois-bûche avec environ de 7 à 8 c € du kWh (source : L’argus de l’énergie
 de l’association Ajena). Il reste tout de même 2 fois moins cher que 
l’électricité. Le coût de l’équipement de chauffage est plus élevé que 
celui du bois-bûche. Il faut compter de 1 500 à 8 000 € pour un poêle ou un insert à granulés et jusqu’à 20 000 € pour une chaudière à chargement automatique.
La note de la rédaction pour le pellet
- 3 sur 5 pour la pose facile à réaliser sur les appareils indépendants, mais plus complexes sur les chargements automatiques.
 - 5 sur 5 pour le rendement très élevé.
 - 3 sur 5 pour le prix du combustible.
 - 2 sur 5 pour le prix de l’équipement.
Note moyenne : 3,3 
Le bois-bûche est-il plus polluant que le pellet ?

(Source : Pixabay-analogicus)
Toute 
combustion génère de la pollution. C’est valable aussi bien pour les 
énergies fossiles que pour les énergies renouvelables. Le bois-énergie 
crée, entre autres, des émissions de particules fines et des gaz à effet de serre.
 Plus l’équipement de chauffage est performant, plus l’impact est 
limité. En d’autres termes plus la combustion est optimisée de type 
« complète », moins il y a de risques pour l’environnement. Pour faire 
taire les rumeurs, selon l’ADEME : « les émissions de gaz à effet de 
serre d’un appareil labellisé Flamme Verte sont environ 15 fois moins 
importantes que celles d’un chauffage fonctionnant au fioul ».
La note de la rédaction pour le bois-bûche
Par son 
rendement plus faible et à cause d’une qualité de combustion qui varie 
selon la qualité de la bûche (essence, respect du temps de séchage, 
etc.), nous accordons une note de 3 sur 5 à ce combustible.
La note de la rédaction pour le pellet
Par son 
rendement toujours optimal et par la qualité stable du pellet (si le 
produit est labellisé « DIN +, EN + ou NF combustible »), nous 
attribuons une note de 5 sur 5 au granulé.
L’heure du bilan : de la bûche ou du granulé, qui remporte le combat ?
À ce stade de la lecture
 de notre article, vous avez une idée plus précise des avantages et des 
inconvénients de la bûche ou du granulé. Vous en avez un aperçu par 
simple lecture graphique du tableau.
Tout d’abord, que pouvons-nous déduire de cette étude ? Tout simplement, qu’il n’en ressort pas réellement de vainqueur dans ce combat
 qui oppose deux sources d’énergie vertueuses de l’environnement. Le 
bois-bûche est apprécié pour sa facilité de fabrication, sa 
disponibilité locale et le faible coût du combustible. On a tendance à 
lui reprocher le stockage et la manutention qui peuvent être 
conséquents. Le rendement est plus faible et à l’inverse l’émission de 
polluants est un peu plus importante que son rival à granulés. Le 
pellet, quant à lui, offre un très bon rendement et une pollution très 
faible, c’est la solution confort avec peu de manutention. En revanche, 
il n’est pas toujours facile de s’approvisionner en granulés produits 
localement et le prix des équipements est nettement plus élevé.
Puis, j’aimerais insister sur un point. 
Il ne suffit plus aujourd’hui de choisir une énergie « propre » (sur le 
papier) pour qu’elle soit considérée comme réellement écologique. Pour 
cela, il faut analyser le produit dans son ensemble. De
 l’extraction du sol à la combustion de la bûche ou du granulé, quelle 
est la quantité d’énergie qui a été réellement produite ? Combien de 
kg éqCO2 et d’autres polluants ont été générés pour vous permettre de vous chauffer ? C’est ce que l’on appelle « le bilan carbone ».
 Il doit toujours être le plus petit possible. Sur ce point, le 
pellet est plutôt un mauvais élève. Heureusement que son empreinte 
carbone est compensée par la valorisation d’un déchet (la sciure). La 
bûche, en revanche, est intéressante par son processus simple de 
fabrication. Attention toutefois à ne pas alourdir le bilan en vous 
fournissant dans un dépôt trop éloigné de votre domicile. Car oui, c’est
 aussi vous qui choisissez de faire pencher la balance du bon côté.
Enfin, la maintenance 
des équipements de chauffage au bois n’est pas à prendre non plus à la 
légère. Contrairement à une chaudière à gaz ou à fioul, vous devrez 
mettre la main à la pâte. Le poêle à bois-bûches par exemple, demande à 
ce que le cendrier soit vidé plusieurs fois par semaine en hiver. Le 
poêle à granulés également, sauf qu’en cas d’encrassement, vous allez 
devoir changer régulièrement des pièces comme l’extracteur de fumées, la
 bougie d’allumage, etc. Tout comme la logique développée dans le 
précédent paragraphe, le bilan carbone doit être le plus proche possible du zéro. Il appartient à chacun de nous de faire évoluer les mentalités par nos actes écoresponsables.
De cette étude, retenez simplement que 
la note finale obtenue importe finalement assez peu. Il suffit de 
choisir l’équipement de chauffage au bois qui satisfasse pleinement vos 
critères, selon vos possibilités et votre budget.


