L’AGROÉCOLOGIE : UN PROJET AMBITIEUX ET SYSTÉMIQUE
Prendre en compte conjointement les enjeux d’alimentation durable des
Européens, de préservation de la biodiversité et des ressources
naturelles et de lutte contre le changement climatique suppose une
transition profonde de notre système agricole et alimentaire. Un projet
agroécologique fondé sur l’abandon des pesticides et des engrais de
synthèse, et le redéploiement de prairies extensives et
d’infrastructures paysagères permettrait une prise en charge cohérente
de ces enjeux.
UNE MODÉLISATION ORIGINALE DU SYSTÈME ALIMENTAIRE EUROPÉEN
Le projet TYFA explore la possibilité de généraliser une telle
agroécologie à l’échelle européenne en analysant les usages et
besoins de la production agricole, actuelle et future. Un modèle
quantitatif original (TYFAm), mettant en relation systémique la
production agricole, les modes de production et l’usage des terres,
permet d’analyser rétrospectivement le fonctionnement du système
alimentaire européen et de quantifier un scénario agroécologique à
2050 en testant les implications de différentes hypothèses.
PERSPECTIVES POUR UN SYSTÈME AGROÉCOLOGIQUE MOINS PRODUCTIVISTE
Les régimes alimentaires européens, de plus en plus
déséquilibrés et trop riches, notamment en produits animaux,
contribuent à l’augmentation de l’obésité, du diabète et des
maladies cardio-vasculaires. Ils reposent sur une agriculture intensive,
fortement dépendante : (i) des pesticides et fertilisants de synthèse
– aux conséquences sanitaires et environnementales avérées ; (ii)
des importations de protéines végétales pour l’alimentation animale –
faisant de l’Europe un importateur net de terres agricoles. Un
changement de régime alimentaire moins riche en produits animaux ouvre
ainsi des perspectives pour une transition vers une agroécologie moins
productive.
UNE ALIMENTATION DURABLE POUR 530 MILLIONS D’EUROPÉENS
Le scénario TYFA s’appuie sur la généralisation de
l’agroécologie, l’abandon des importation de protéines végétales et
l’adoption de régimes alimentaires plus sains à l’horizon 2050.
Malgré une baisse induite de la production de 35 % par rapport à 2010
(en Kcal), ce scénario :
– nourrit sainement les Européens tout en conservant une capacité d’exportation ;
– réduit l’empreinte alimentaire mondiale de l’Europe ;
– conduit à une réduction des émissions de GES du secteur agricole de 40 % ;
– permet de reconquérir la biodiversité et de conserver les ressources naturelles.
Des travaux complémentaires sont à venir quant aux implications socio-économiques et politiques du scénario TYFA.