http://www.lejardinvivant.fr/2016/10/31/le-ver-de-terre-une-espece-a-proteger/
Les limites
Le ver de terre, une espèce à protéger
Pourquoi les vers de terre ne bénéficient-ils d’aucune protection, d’aucun plan d’actions national ou européen, d’aucune mesure dans la loi pour la reconquête de la biodiversité ?
Pourquoi sont-ils toujours oubliés, alors que le site du ministère agricole ne tarit pas d’éloge pour ce travailleur de l’ombre ?
De l’ombre à la lumière
Et
du côté du ministère de l’Environnement et du secrétariat chargé de la
biodiversité, notre ver de terre est loin d’être mis en lumière
puisqu’il est carrément aux abonnés absents !
Comme s’il n’existait pas.
Eh oh la Gauche.
Eh oh mesdames Royal et Pompili, le ver de terre est aussi votre camarade, c’est votre camarade qui vous le dit : « Merci à mon camarade le ver de terre, l’un des plus grands marqueurs de la bonne santé des sols et de la biodiversité… » disait Stéphane Le Foll le ministre de l’Agriculture le 24 novembre 2014. Quel clown ce ministre !
Comme s’il n’existait pas.
Eh oh mesdames Royal et Pompili, le ver de terre est aussi votre camarade, c’est votre camarade qui vous le dit : « Merci à mon camarade le ver de terre, l’un des plus grands marqueurs de la bonne santé des sols et de la biodiversité… » disait Stéphane Le Foll le ministre de l’Agriculture le 24 novembre 2014. Quel clown ce ministre !
Notre camarade le ver de terre
Plus qu’un camarade,
c’est un véritable compagnon de route puisque, parmi les animaux qui ne
nous rendent que des services, le ver de terre arrive largement en tête,
loin devant l’abeille. Pourquoi devant l’abeille ? Essayez d’en prendre
une par la main… Croyez-moi, l’abeille n’est pas câline, nettement
moins que sa cousine le bourdon, cet insecte autant bedu que velu et qui a la tête sur les épaules… Je m’explique.
Le bourdon, un autre camarade
Avec son minuscule cerveau, il peut résoudre des
problèmes mathématiques insolubles pour notre gros cerveau. Et il est
capable d’espionner les abeilles pour leur soutirer des informations… Cerise sur le gâteau, il a le culot d’avoir de la culture
! J’ai quand même le sentiment que nous ne sommes pas au bout de nos
surprises avec cette bestiole, comme avec beaucoup d’autres… Première
leçon : l’humain n’est pas une espèce à part ; seconde leçon : les
bourdons nous imitent, ils vont toujours à la facilité…
Les limites
de la camaraderie
Le bourdon, un autre camarade, mais une espèce non protégée comme l’abeille ou le ver de terre ! Quelle bizarrerie étrange ! Pourquoi ne pas protéger les espèces qu’on veut préserver ?
Cette chose m’échappe mais n’échappe pas au ministre de l’Agriculture,
également ministre des industriels de l’agroalimentaire, ceux qui
poussent pour une industrialisation totale de l’agriculture.
En effet, si le bourdon, l’abeille à miel et le ver de terre avaient le statut de
réfugiés politiques d’espèces
protégées à cause de cette politique agricole, pour ces industriels, ce
seraient de nouvelles contraintes qui affaibliraient à coup sûr la
compétitivité de leurs entreprises. Et finalement des contraintes qui
pèseraient trop lourd sur l’emploi. Enfin ça, c’est leur discours pour
nous faire peur.
Protéger les industriels ou nos camarades ?
Un choix cornélien qui revient à choisir entre l’intérêt individuel et le bien commun… Bref, si les abeilles, bourdons et autres vers de terre étaient des espèces protégées par la loi, il faudrait réévaluer l’impact des OGM et de certaines techniques agricoles comme les labours profonds ; réévaluer tout l’arsenal chimique à l’exemple des pesticides, des régulateurs hormonaux et des antibiotiques. Mêmes les normes de la fertilisation de l’agriculture bio seraient à revoir !
Un sacré chantier. Et du coup, beaucoup de choses à
revoir pour ne pas handicaper l’avenir les futurs enfants. Mais c’est
tellement plus simple de leur pisser à la raie.
Les vers de terre sont parmi les plus célèbres habitants du sol et ils représentent la première biomasse animale terrestre : une tonne par hectare en moyenne. Info CNRS
Une tonne et jusqu’à 4 tonnes/ha dans certaines
prairies, mais aujourd’hui 200 kg voire moins dans beaucoup de sols à
grandes cultures… C’est du lourd ou bien je ne m’y connais pas.
Séquence souvenirs !
Quand venait le temps des labours sur la ferme, des centaines de
mouettes nous accompagnaient pour leur festin annuel tant les vers
grouillaient sur le sol derrière le soc. Assis sur l’aile du tracteur,
car à l’époque les cabines n’existaient pas, elles volaient autour de
nous, se chamaillant, criant excitées comme des puces. Mais aujourd’hui,
beaucoup préfèrent rester au large parce que les populations de vers de
terre se sont effondrées.
Les causes de l’effondrement
Les causes de leur effondrement sont similaires à celles des abeilles.
En cause, les pesticides puisqu’il n’y a aucune évaluation de leur
toxicité sur les populations de lombrics, aucune évaluation des risques
secondaires, aucune évaluation en dehors de la dose qui tue. En cause la
loi qui permet de les épandre, en cause les élus qui font les lois.
Mais une autre cause est plus sournoise : la raréfaction de la nourriture
puisque les agriculteurs ne nourrissent plus leurs sols. Autant les
gros vers aiment l’herbe tendre ou les paillis en décomposition, autant
ils ne digèrent pas ces petits granulés blancs qui ressemblent à s’y
méprendre à des granules homéopathiques !
Tendre la main à notre camarade
La pollinisation par les insectes (abeilles à miel, abeilles sauvages, syrphes,papillons…) est un service rendu par la nature, indispensable à la survie des trois quarts des espèces de plantes à fleurs, y compris agricoles… Source ministère de l’Environnement.
Et les vers de terre madame la Ministre ? Et tous les
services qu’ils rendent aux nations. Que des avantages et des bénéfices
puisque grâce à eux, le sol respire et s’enrichit. Succinctement au
sujet des lombrics, j’ai écrit dans mon second livre sur la permaculture : « Comment
sous nos latitudes, mieux illustrer le fonctionnement d’une terre
cultivable, ce milieu humide et vivant, avec un peu d’argile qui colle,
un gros ver de terre, des racines qui aspirent et quelques déchets
végétaux ? » Et dans son Éloge, c’est 200 pages sur la vie et les mœurs du lombric terrestre.
CONCLUSION
Aujourd’hui des
dizaines de pétitions, d’actions et de mouvements plaident en faveur de
l’abeille, et rien ou très peu en faveur du bourdon ou des vers de
terre. Que faire sinon faire pression en faveur des vers de terre sur
les pouvoirs publics pour que des mesures soient prises. Cf. le ver de terre s’invite dans la campagne présidentielle !
Et je termine par cette belle connerie. D’après une étude, les vers de terre émettraient trop de gaz à effets de serre… Une étude financée par les lobbyistes de l’agriculture hors-sol.